A la fin du Dévonien, la configuration des continents est très particulière. L'essentiel de la masse continentale est située dans l'hémisphère sud, le Gondwana, sous le 30ème parallèle. Un large océan, la Paléo-Téthys s'étend en position intertropicale.
Le Dévonien supérieur est divisé en Frasnien et Famennien.
La biostratigraphie est basée sur les conodontes.
La limite d'étage est fixée entre les zones à Palmatolepis linguiformis et à Palmatolepis triangularis :
Les Palmatolepis sont des conodontes à plate-forme.
Des données intéressantes sur les conodontes peuvent être consultées sur le site de l'University College London.
Si le Dévonien est par excellence l'étage des poissons (voir représentation de Karen Carr), il ne faut pas oublier la très grande biodiversité vivant sur ou près du fond.
Les récifs sont au Frasnien dix fois plus développés qu'actuellement :
C'est cette vie benthique qui va être particulièrement touchée par les événements de la fin du Dévonien.
Les récifs vont pratiquement disparaitre à la fin du Dévonien : rugueux (tétracoralliaires), tabulés, stromatopores, algues encroûtantes.
Chez les trilobites, seules cinq espèces vont survivre.
Les Dalmanitidae vont s'éteindre (Lethiers, 1998 d'après Morzadec).
Chez les ostracodes (Crustacés benthiques), 80% des espèces vont être exterminées (Lethiers, 1998).
Chez les brachiopodes, 86% des espèces vont s'éteindre. Les Pentamerida disparaissent définitivement.
Les Orthida et les Spiriferida sont très affectés.
De belles photos de brachiopodes sont disponibles sur le site de l'Université de Berkeley.
Les bryozoaires sont peu atteints :
Les foraminifères vont frôler l'extinction totale.
Au niveau du pélagos (organismes flottant ou nageant), les Tentaculites vont disparaitre. Les autres groupes sont peu atteints.
Chez les vertébrés, les agnathes vont disparaitre. Ne subsisteront que les lignées résiduelles comme les lamproies et les mixines :
Les placodermes vont subir de fortes extinctions.
Des spores témoignent de l'existance de plantes terrestres à l'Ordovicien.
Au Silurien, la flore à bryophytes et ptéridophytes primitives s'installe.
Le Dévonien est la période de conquête du continent par les plantes avec diversification des lycophytales et arthrophytes.
Les premières plantes à ovules (progymnospermes et gymnospermes) se développent au Famennien.
La taille des végétaux s'accroit fortement.
Rien n'interrompt l'élan évolutif des plantes au Dévonien.
La sortie des eaux chez les vertébrés s'effectue au Dévonien supérieur avec l'avènement des premiers tétrapodes amphibiens tels Acanthostega et Ichthyostega.
Les premiers vertébrés terrestres, arthropodes terrestres et les plantes ne sont pas affectés : c'est une crise marine !
Les impacts ne déclenchent pas extinctions en masse mais affaiblissent la biosphère.
Le niveau des mers est très élevé, tout comme la température. Dans ces eaux chaudes, la dissolution de l'oxygène est très faible. Le climat chaud régnant sur toute la planète, il n'y a pas de courantologie latitudinale marquée. Ces deux points entrainent l'absence de décomposition de la matière organique dans les océans. Dans le même temps se produit un bloom planctonique. Celui-ci est lié au développement de la végétation côtière qui augmente la biomasse racinaire; le flux de nutriments assimilables par les algues augmente alors lui aussi, conduisant à une explosion du phytoplancton, à une eutrophisation des eaux et à la destruction du benthos.
A la base du Famennien, le climat global se refroidit très rapidement avec la mise en place d'une calotte glaciaire très étendue sur le Nord-Ouest du Gondwana. Il y a réapparition des faunes d'ostracodes psychrosphériques, marqueurs des courants froids profonds au Famennien. Ils témoignent d'un retour à une stratification thermique des océans.
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